Pour vos économies et pour la planète, stop au gaspillage alimentaire

14 Oct 2020 | 0 commentaires

Respecter l’environnement, est-ce forcément plus cher ? La réponse semble toute trouvée quand on aborde le sujet du gaspillage alimentaire : non. Au contraire, il suffit d’une dose d’organisation et d’un zeste de bon sens pour faire d’une pierre deux coups. Moins de gaspillage, c’est plus de pouvoir d’achat et une meilleure gestion des ressources.

jeune femme bénévole association enfants

Dans cet article, voyons comment améliorer notre consommation en réfléchissant davantage à nos achats. Avec une prise de conscience collective, traduite dans les actes, nous pouvons diminuer le volume de nourriture gaspillée. Et redonner un peu de décence au secteur de l’alimentation.   

Consulter rapidement dans l’article :

Le coût

Les lois

Les actes

 Gaspillage alimentaire : l’étendue des dégâts

Commençons par le bilan le plus lourd : dans le monde, la FAO évalue les pertes annuelles à 1,3 milliard de tonnes d’aliments. Pour donner un nombre plus parlant, cela revient à jeter 41,2 tonnes toutes les secondes ! Difficile de se représenter un tel poids.

Mais restons en France. Selon un rapport – de 165 pages – publié par l’Agence de la Transition Écologique en 2016, chaque année, 10 millions de tonnes d’aliments pourtant consommables sont gaspillées : fruits, légumes, viande, céréales, produits laitiers…

10 Millions. De Tonnes. Directement à la poubelle. À raison de 2 kg par individu et par jour (une quantité déjà importante), sauver ce gaspillage permettrait de nourrir 13 millions de personnes, soit 1/5ème de la population.

Cette poubelle, ce n’est pas uniquement celle présente dans notre cuisine. En effet, un tiers des pertes alimentaires surviennent à l’étape de la consommation (chez nous, dans les hôpitaux, les cantines, les restaurants), tandis que le reste tient de la responsabilité des producteurs, distributeurs et transformateurs. Mais 1/3, ça suffit à avoir un grand rôle à jouer dans la diminution de ce gâchis.

29 kg Le gaspillage alimentaire en France, c’est 29 kg jetés par personne et par an (source : Ademe). Cela correspond à 80 g par jour et donc plus d’un repas par semaine.

Ces statistiques suscitent désarroi et indignation, surtout quand on sait qu’en 2017, l’Insee recensait 8,9 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté. En outre, chaque hiver marque une campagne toujours plus active pour les Restos du Cœur, avec 133,5 millions de repas distribués en 2018-2019, à 900 000 personnes.

Infographie gaspillage alimentaire

Un coût énorme et des ressources dilapidées

Les chiffres du gaspillage alimentaire, ce sont des kilos, des repas mais aussi des euros.

  • La valeur commerciale des ressources gâchées atteindrait, selon les estimations de l’Ademe relayées par le gouvernement, 16 milliards d’€.
  • À l’échelle individuelle, 29 kg équivalent à un peu plus de 100 €. Une somme bonne à prendre à la fin de l’année, pour un minimum d’efforts comme nous l’expliquerons plus bas.

Faire des économies en réduisant ce gaspillage, ça fait plaisir. Et si ce plaisir est partagé avec la planète, que demander de plus ? Car chaque denrée mangée au lieu d’être balancée, est une denrée en moins à produire et un léger regain de souffle pour la biodiversité.

Voilà de quoi méditer, à une époque où le jour du dépassement survient au mois d’août. On définit cette fameuse journée comme la date à partir de laquelle l’humanité a consommé tout ce que la Terre peut offrir en un an. Au-delà, les ressources puisées dégradent l’environnement. Cet indicateur tient compte de millions de données récoltées sur l’ensemble du globe, ce qui bien sûr n’empêche pas ses critiques. Néanmoins, on peut remettre en question notre comportement, sachant que le jour du dépassement tomberait en mai si la population mondiale vivait comme les citoyens français.

Au fait, quels sont les aliments les plus jetés dans nos poubelles ? D’après une enquête de France Nature Environnement, il s’agit des fruits et légumes non transformés, à hauteur de 24 % du total.

Tous les secteurs sont concernés par le gâchis alimentaire

Le gaspillage, ça ne concerne pas que notre cuisine. Tous les acteurs doivent s’interroger sur leurs pratiques :

  • Agriculteurs et pêcheurs
  • Industriels
  • Supermarchés et petits commerces (traiteurs, boulangers…)
  • Restaurateurs de particuliers, d’entreprises, d’hôpitaux
  • Sans oublier le transport des marchandises et leur manutention

D’ailleurs, le pourcentage estimé de pertes dans la restauration commerciale – 27 % – ou collective – 20 % – dépasse de loin celui dans les foyers : 6 %. Tandis que chez nous, l’essentiel du gâchis est constitué de restes d’assiettes ou de produits périmés, il faut ajouter les produits préparés mais non consommés dans les restaurants collectifs ou commerciaux. Il n’empêche que les deux premières catégories sont également bien plus importantes dans ces types d’établissements.

Au niveau des producteurs, la filière pêche-aquaculture entraîne de gros dégâts : près d’1/4 de ressources gaspillées, à cause des captures indésirables de poissons, coquillages et crustacés.

Sur Gagnant-Gagnante, nous concentrons nos articles sur les gestes du quotidien. Cependant, si vous travaillez dans un secteur-clé de l’alimentation, n’hésitez pas à faire bouger les choses dans votre environnement professionnel !

Des mesures nationales pour lutter contre ces pertes

Pour réduire efficacement ce gaspillage alimentaire, quelles solutions à l’échelle nationale ?

  1. La sensibilisation. Chacun doit prendre conscience de l’ampleur du problème, et des économies engendrées en le résolvant.
  2. Les mesures réglementaires. L’État a instauré des pactes et lois anti-gaspillage ciblant avant tout les entreprises.

Évidemment, le « zéro gaspillage » fait office d’utopie. Les restaurateurs ne peuvent pas prévoir leurs stocks au kilogramme près. Par contre, quand on constate que les distributeurs remplissent en continu leurs rayons simplement pour garantir un aspect visuel attrayant, quitte à jeter les denrées ensuite, on tombe dans le cynisme.

5 % En 2013, le gouvernement a signé le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, avec les représentants du secteur cités précédemment (agriculteurs, grossistes, industries, collectivités…). Objectif : réduire ce gâchis de 5 % chaque année jusqu’en 2025.

En 2016, nouvelles mesures avec la loi Garot. Dans le viseur : la grande distribution, obligée de mieux gérer ses invendus encore consommables, dont beaucoup finissaient auparavant dans la benne à ordures.

Enfin, en 2020, la « Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire » renforce les objectifs, les contrôles et les sanctions relatives au sujet, avec un projet de label national récompensant les bonnes initiatives.

Acheter raisonnablement pour économiser et préserver la planète

Nourriture bocal graines pâtes

Parlons de ce qui nous intéresse : comment agir en tant que citoyen, simplement et au jour le jour ? Pour obtenir des réponses, il faut chercher les causes du gaspillage alimentaire.

Pourquoi jeter des aliments consommables ?

1/ Un problème d’organisation

Faire ses courses et cuisiner demande un minimum d’anticipation, sans forcément tout calculer au repas près. La viande, le poisson, la salade… cette nourriture ne se conserve que quelques jours. Lorsqu’une date limite de consommation approche, n’attendez pas, à moins bien sûr que vous disposiez d’un congélateur.

De même lorsque vous avez des restes. Même s’ils sont moins appétissants qu’un plat fraîchement préparé, il vaut mieux les manger en priorité avant qu’ils partent à la poubelle. Premier entré, premier sorti (méthode PEPS).

2/ Un panier trop rempli

Dès le passage en caisse, on peut prédire les dégâts à venir. À quoi bon remplir son chariot à ras bord si cette quantité excède les besoins du foyer ? C’est une question de bon sens : profiter des promotions, oui, mais seulement si vous êtes sûr de consommer les produits !

Amateur de bons plans ? Utilisez plutôt les applications anti-gaspi, qui indiquent des commerces proposant leurs invendus à coût réduit ; vous ferez un geste pour la planète en plus de faire des économies, au lieu de favoriser les multinationales.

3/ Les yeux plus gros que le ventre

La gourmandise est un vilain défaut. Encore plus quand elle n’est pas assumée jusqu’au bout. Eh oui, le gaspillage se passe aussi dans l’assiette, à la fin du repas. Alors restons raisonnables, quitte à reprendre une deuxième portion s’il nous reste une place dans l’estomac.

Faut-il vraiment en venir à répéter la célèbre remarque reçue durant notre jeunesse : « Pense aux enfants qui n’ont rien à manger » ? Sûrement pas ; chacun peut faire preuve de logique, dans son propre intérêt.

4/ Une mauvaise information et un manque d’informations

Pour terminer, attention aux dates. Tandis que la date limite de consommation doit être suivie à la lettre, la date de durabilité minimale ne donne quant à elle qu’une estimation en matière de qualité. Trop de plats consommables connaissent une fin non méritée à cause d’une mauvaise lecture.

En plus, les industriels tendent à raccourcir cette « ddm » (anciennement Date Limite d’Utilisation Optimale ou DLUO). Bon nombre d’aliments peuvent largement l’excéder sans risque pour la santé.

Quelques gestes pour un monde sans gaspillage alimentaire

Il n’y a donc rien de sorcier à diminuer quelque peu les pertes et préserver nos ressources. Par ailleurs, voici quelques astuces supplémentaires pour conserver la nourriture plus longtemps, sans congélation :

  • Utilisez des bocaux ou boîtes hermétiques pour vos céréales, féculents, graines, etc. ;
  • Réglez correctement votre réfrigérateur, ni trop chaud, ni trop froid : 4 °C environ ;
  • Attention à ne pas tout mettre au frais : oignons, pommes de terre ou carottes supportent très bien la température ambiante.

Pensez aussi à élaborer des recettes avec des restes. Pas besoin de créativité exceptionnelle : tartes, quiches, soupes, pain perdu, gratins… des exemples bien connus qui composent déjà nos tables chaque semaine !

Tout ça ne réduira pas drastiquement le gaspillage alimentaire dans le Monde, du moins pas à court terme. Le processus prendra du temps jusqu’à ce que le reste de la chaîne s’adapte. Au bout du compte, c’est le modèle de production intensive qui sera remis en cause et qui devra revoir ses standards de quantité produite. Mais avant d’en arriver là, apprenons à remarquer les signaux positifs : la prise de conscience grandissante, les restaurants qui se mettent au « zéro gaspi », la réglementation qui évolue, les applications…

Pensons également aux autres types de gaspillage

Dire stop au gaspillage alimentaire, c’est aussi réfléchir à toutes les autres ressources surconsommées :

  • Énergie (eau, gaz, électricité, carburants…)
  • Vêtements
  • Technologies

Même principe : arrêter de remplacer ce qui n’a pas raison de l’être, seulement pour suivre la mode en achetant la dernière pièce, le modèle dernier cri. Et concernant l’énergie, porter plus d’attention à son économie pour tous les usages : chauffage, Internet, douche, transport et bien d’autres. Car la protection de notre environnement nécessite une vision globale et des actions collectives dans chaque aspect de la vie. Pour rendre celle-ci plus agréable, durablement.

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