Pour éviter la pollution des voitures, quels transports privilégier ?

20 Jan 2021 | 0 commentaires

Même si à cause de son énorme impact par trajet, l’avion occupe le devant de la scène médiatique en matière de pollution des transports, sa contribution aux émissions de CO2 totales est minime. En effet, c’est bien l’automobile qui occupe la 1ère place – peu réjouissante – des véhicules les plus polluants. Un problème qui rejoint celui du manque d’activité physique, synonyme d’une santé affaiblie.

jeune femme bénévole association enfants

Autrement dit, lorsque les conditions le permettent, prendre son vélo ou sa paire de baskets a deux avantages : diminuer la pollution des voitures et gagner en qualité de vie.

Consulter rapidement dans l’article :

Les mauvais élèves

La sédentarité

Les alternatives

État des lieux : l’impact de la pollution des voitures

Pour commencer, il convient de mettre des chiffres sur les maux, et des mots sur les chiffres. Quelles sont les conséquences réelles de notre circulation en auto ?

En 2020, le gouvernement estime le parc automobile particulier à 38,2 millions d’unités en service (source). 86 % des Français possèdent au moins une voiture, une part qui augmente lorsque la taille de la ville diminue (étude Kantar 2019). Ainsi, les habitants des zones rurales possèdent pour 95 % d’entre eux un véhicule individuel, contre 68 % en agglomération parisienne. Une différence facilement compréhensible du fait des distances à parcourir et des alternatives proposées. À l’intérieur de la capitale, le contraste est impressionnant : seulement une personne sur 3 possède une voiture.

Parmi ses usages principaux, on retrouve :

  • Se rendre à son lieu de travail
  • Aller faire des courses
  • Partir en vacances
  • Et plus généralement se déplacer à n’importe quel endroit situé à plus de quelques minutes à pied (aller au cinéma, voir des amis ou même simplement faire une balade).

En fonction de notre lieu de résidence, de notre état de santé ou de la situation, prendre la route relève parfois du choix, parfois de l’obligation. Dans les deux cas, le conducteur et ses passagers profitent – en général – d’avantages incontestables : rapidité du trajet, possibilité de transporter des charges lourdes et des objets volumineux, protection en cas de météo capricieuse, mais aussi sentiment de liberté et de tranquillité (par rapport aux transports en commun par exemple).

Bref, pas facile pour bon nombre d’entre nous de voir la vie autrement que sur un siège en cuir, assis confortablement en plaignant les cyclistes et piétons portant leurs sacs sous la pluie.

Quelques chiffres supplémentaires

Toute cette circulation automobile a un coût, et pas uniquement financier. En 2018, le secteur du transport était de loin le plus grand contributeur aux émissions de gaz à effet de serre (GES) en France : 132 millions de tonnes CO2 éq (équivalent CO2), contre 72 millions pour son dauphin, le secteur résidentiel et tertiaire.

53 % Plus de la moitié des 132 « Mt CO2 éq » émises par les transports proviennent des véhicules de tourisme. La pollution des voitures écrase la concurrence et contrairement aux idées reçues, la responsabilité de l’avion s’avère minime : 4 %, loin derrière le trafic routier. Cela s’explique par les millions de Français qui prennent le volant chaque jour. Malheureusement ici, l’union fait la force !

Quel est, pour un même voyage, le mode de transport le plus polluant ? Cette question n’a pas de sens à elle seule puisque sa réponse dépend de facteurs multiples : durée et distance parcourue, nombre de personnes ou de marchandises transportées, etc. En outre, n’oublions pas les rejets de CO2 qui surviennent aux autres étapes du cycle du produit, comme l’acheminement des voitures à travers le Monde. D’autre part, ces émissions représentent un problème parmi d’autres (impact environnemental de l’extraction du pétrole, rejets de particules fines, matériaux nécessaires à la fabrication…).

Afin d’y voir plus clair, l’Ademe a mis au point un outil pointu et pertinent, qui compare les empreintes carbone par kilomètre et par passager. Verdict quant à la pire option : voyager seul en van ou en 4×4. Viennent ensuite le ferry et l’avion mais là encore, tout est relatif puisqu’un vol de 500 km avec 170 passagers polluera bien davantage qu’un vol de 8 000 km avec 250 passagers (source : tourdumondiste.com).

Qu’importe le classement, les efforts à fournir pour chaque type de transport sont les mêmes : les rendre plus écologiques, et réduire leur utilisation.

Voitures polluantes : quels sont les mauvais élèves pour l’environnement ?

En 2020 toujours, les véhicules diesel représentent encore 59 % du parc ; 39 % pour l’essence (source : gouvernement). Or, ces carburants reposent sur le pétrole, source d’énergie fossile et combustible dont peu vantent les mérites écoresponsables.

La prise de conscience sur les dangers environnementaux de la voiture ne date pas d’hier. Les pouvoirs publics et les constructeurs en tiennent compte depuis plusieurs décennies et agissent pour réduire sa pollution :

  • Filtres à particules,
  • Nouveaux moteurs,
  • Développement des biocarburants (le bio, ce n’est pas qu’en agriculture) et des voitures hybrides,
  • Primes à la conversion,
  • Taxe malus sur les véhicules peu respectueux…

Le principe de cette dernière taxe : décourager les acheteurs de s’orienter vers les modèles les plus néfastes pour la planète, en leur appliquant un montant supplémentaire. Plus ils émettent des grammes de CO2 au kilomètre, plus la facture grimpe (jusqu’à 30 000 € de taxe !).

Autre élément positif : la création des vignettes Crit’Air qui classent les voitures de tourisme et interdisent la circulation des plus polluantes dans certains territoires (ZFE – zones à faibles émissions), plus précisément les grandes métropoles.

1 million En 2021, le parc automobile français devrait compter 1 million de motorisations « alternatives ». Même si cette tendance ne récolte jusqu’alors que des miettes face au duo diesel/essence – seulement 2 % des voitures en service –, les ventes augmentent chaque année, tirées par les moteurs électrique et hybride (respectivement 1,9 % et 5,7 % des immatriculations en 2019).

Pour autant, il y a encore de la route à parcourir pour se rapprocher de résultats satisfaisants. En effet, malgré l’amélioration technologique et les incitations financières, on observe toujours des comportements d’achat problématiques.

Par exemple, les modèles lourds ont la cote. Le constat est sans appel : parmi les voitures particulières immatriculées en 2019, plus d’une sur trois est un SUV (38 %) ! Au vu de la croissance constante du segment, on peut penser que les 4X4 et autres crossovers deviendront bientôt plus populaires que les berlines. Problème : qui dit lourd dit plus de matériaux et plus d’énergie nécessaire au fonctionnement de l’engin, pour une même capacité de passagers.

L’autre danger : une sédentarité mauvaise pour la santé

homme assis canapé sédentaritéCertes, les voitures sont rapides et pratiques. Néanmoins, leur utilisation excessive n’a pas qu’un impact climatique. Elle baisse notre activité physique en remplaçant d’autres modes de déplacement plus sportifs, marche et vélo en tête.

Un fait embêtant quand on sait que la sédentarité arrive en 4ème place des facteurs de risque de décès au monde. Soit plus mortelle que le tabac, bien que beaucoup moins médiatisée.

Les transports ne font qu’apporter leur pierre à l’édifice, aux côtés de nombreuses situations vécues tout au long de la journée. Ascenseurs, escalators, métiers de bureaux, écrans au cœur de nos loisirs… : notre société tend à se sédentariser, du moins à favoriser le manque de mouvements. Un phénomène a même vu le jour : le « Too Much Sitting » pour « Trop souvent assis ».

Rester inactif trop longtemps et trop régulièrement prépare un terreau idéal pour le développement de maladies, notamment de maladies chroniques :

  • Diabète,
  • Hypertension artérielle
  • Hypercholestérolémie,
  • Cancer,
  • Et même la dépression ou Alzheimer.

Note : comme toujours, le lien de causalité est complexe à analyser. Ces problèmes de santé ne viennent pas en totalité de la sédentarité mais aussi d’autres facteurs de risques qui peuvent l’accompagner : mauvaise alimentation, pollution de l’air intérieur, etc.

Par ailleurs, un cercle vicieux peut rapidement se mettre en place : moins on est actifs, moins on a envie de l’être (perte d’habitude, essoufflement de plus en plus rapide…). Une fois enclenchée, difficile donc d’enrayer la machine de la « flemme ».

Voilà pourquoi les spécialistes conseillent une activité quotidienne, d’autant plus que ce mal sociétal engendre un coût gigantesque. Entre les soins, les hospitalisations, l’assistance… l’État comme les individus doivent mettre la main à la poche pour rattraper le coup. La solution rentable : davantage d’information et de prévention sur les dangers de l’inactivité.

Avant de monter dans votre citadine ou monospace, réfléchissez donc à tout cela ! Laisser votre voiture au garage et lui préférer des chaussures de marche pourrait bien marquer le début d’une meilleure condition physique et mentale.

Plus d’activité et moins d’impact carbone : d’une pierre deux coups !

Envie d’augmenter votre espérance et votre qualité de vie tout en préservant la planète ? On vous l’accorde, ça sonne plutôt comme une publicité Youtube. Pourtant, il s’agit d’un programme 100 % gratuit, sans engagement et sans petits caractères en bas du contrat. Mieux, vous pourriez bien faire des économies et devenir un ambassadeur de la marque. Son nom : « activité physique régulière ».

30 min Nul besoin de courir un marathon, de faire des pompes ou même de bouger intensément. Les fameuses 30 minutes conseillées chaque jour – en continu ou non – impliquent une activité modérée, autrement dit qui vous mène à un essoufflement léger. Pour ça, il suffit de quelques kilomètres à pied, par exemple pour aller au travail ou effectuer des achats légers ; des kilomètres hélas souvent avalés au moyen d’un véhicule motorisé.

En plus, ces petits trajets en voiture sont les plus polluants : le mécanisme a besoin de beaucoup d’énergie pour se mettre en route. En ville, les successions d’accélérations et d’arrêts accentuent les émissions de CO2. Autant de bonnes raisons d’user ses souliers sur le trottoir plutôt que sur la pédale. Et qui se plaindra de diminuer sa facture d’essence ?

Les transports à utiliser pour réduire la pollution en voiture

Choisir une voiture peu polluante c’est bien, choisir une alternative c’est mieux ! Si vous voulez vraiment faire un geste pour l’environnement et améliorer votre santé, il faut opter pour un autre mode de transport.

  • Pour les classiques : la marche. Rien de tel qu’un retour aux bases, pour les distances courtes. Quelques milliers de pas chaque jour renforceront votre corps, sans nécessiter d’entraînement ou de matériel particuliers. En bonus, le seul dioxyde de carbone rejeté sera celui de votre respiration (et de la production des chaussures).
  • Pour les plus à l’aise, et les circuits plus longs : le vélo. Même si la France a la réputation d’un pays en retard en matière d’aménagement cyclable, par rapport à des voisins européens comme les Pays-Bas ou l’Allemagne, la situation semble sur la bonne voie. Les mesures se multiplient depuis quelques années, à la fois pour développer les voies dédiées, garantir la sécurité des cyclistes et encourager les achats, par exemple avec le Coup de pouce vélo du gouvernement. Il représente un moyen de transport écologique, bien plus rapide que la marche et tout aussi bénéfique sur le plan sanitaire.
  • Pour les originaux : la trottinette, le roller, le skateboard… L’embarras du choix ! Bien sûr, cela repose encore plus que le vélo sur la sécurité des routes empruntées. Pas question non plus de porter des poids ou de rouler sur vingt kilomètres. Toutefois, en ce qui concerne les sensations et le bilan carbone, vous serez servi et n’aurez rien à vous reprocher. Attention quand même : la trottinette électrique, ça ne compte pas !

Et les transports en commun dans tout ça ? Le covoiturage ? C’est vrai, mieux vaut – largement – privilégier ces solutions à la voiture individuelle, bien plus polluante. Par contre, cela ne résout pas le problème de la sédentarité ou plus généralement de la santé : pas d’activité, pas d’air frais, moins de vitamine D…

En résumé, privilégiez les bus, trains, métros et autres « covoits » pour les moyennes et longues distances !

La voiture électrique : une option écoresponsable ?

Revenons brièvement sur un sujet évoqué en introduction. Que penser des nouveaux modèles 100 % électriques ou du moins hybrides (possédant deux moteurs, un thermique et un électrique), supposés exemplaires et présentés dans les publicités comme le futur de l’automobile ?

En toute honnêteté, le terrain devient trop technique pour Gagnant-Gagnante.  Les émissions directes de GES sont effectivement plus basses puisqu’on consomme et brûle moins de carburant. Mais il faudrait aborder l’origine de la production d’électricité, les composants des batteries, leur recyclage… On peut vraisemblablement préférer ce type de voiture aux anciennes générations ; cela mérite cependant un article spécifique et des études approfondies, comme sur Notre-Planète.info. La chaîne Youtube Le Réveilleur traite également ce sujet en détail.

Évidemment, la voiture n’est pas tout le temps substituable

Terminons pas remettre les choses au clair. Aujourd’hui :

  • Personne n’a envie de mettre son nez dans un pot d’échappement (sauf quelques Américains adeptes du « coal rolling »).
  • Peu nient la pollution des voitures et son effet sur l’écosystème.
  • Tout le monde ou presque est prêt à agir d’une quelconque façon pour protéger l’environnement.

Mais plus facile à dire qu’à faire. Et cela ne vient pas seulement d’une mauvaise volonté, d’une paresse ou d’un manque de temps. Dans le cas des transports, admettons simplement que toutes les circonstances ne se prêtent pas au vélo ou au « running ». Les conditions météorologiques, l’urgence et la longueur du voyage, le besoin de place, l’état physique (vieillesse, maladie, handicap…) rendent la tâche parfois impossible.

Alors comme avec la cigarette ou les régimes, pas la peine de se fixer des objectifs trop ambitieux et tout arrêter au bout d’une semaine. Du bon sens, toujours. Un changement progressif, tranquille mais sincère et volontaire. La seule chose que nous avons à perdre en chaussant nos baskets plus souvent, ce sont des calories. Considérés les bienfaits d’un peu de sport pour la santé et un monde plus durable, la balance penche naturellement de ce côté. Et peu importe le poids des nouveaux SUV !

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